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TAP (trouble de l’alimentation pédiatrique) et EBP (evidence based practice) : quels traitements efficaces ?

Cette question m’a été posée plusieurs fois ces derniers temps par des mamans dont les enfants présentent un TAP, soit en cours de traitement soit en attente de traitement. 

Je rappelle que dans le cadre du TAP, les orthophonistes et les ergothérapeutes formés en alimentation sont en première ligne. Certains psychomotriciens et certains kinés peuvent également intervenir sur certains aspects spécifiques des TAP (aspects sensoriels pour les psychomot ; aspects moteurs pour les kines). 

Ces dernières années, certaines formations complémentaires ont pignon sur rue chez les orthophonistes. Je ne parlerai que de celles-ci car je ne connais pas celles qui concernent les autres pros. On entend parler de patouille, de massages buccaux de désensibilisation à pratiquer plusieurs fois par jours, de techniques de désensibilisation avec des produits amers comme l’extrait de pépin de pamplemousse…

Mais d’abord, back to basics : c’est quoi un TAP ?

Ce trouble qui peut être très invalidant (tmtc que manger c’est une activité qui revient souvent dans la journée) se caractérise par : 

  • une sélectivité alimentaire importante (textures, couleurs, groupes d’aliments) avec un panel alimentaire très réduit, une courbe de poids qui peut être atteinte (dans un sens comme dans l’autre)
  • des troubles oro-moteurs
  • des particularités sensorielles
  • des difficultés affectives et comportementales 

Ces difficultés ne sont pas forcément toujours présentes chez tous les enfants. Elles peuvent survenir chez des enfants qui ne présentent pas de particularités par ailleurs et sont fréquemment associées au Trouble du Spectre de l’Autisme par exemple. 

Bon… what about la patouille, l’EPP et les massages intra-buccaux…?!

A priori et jusqu’à preuve du contraire, ces outils n’ont pas fait preuve d’efficacité dans l’élargissement du panel alimentaire des enfants concernés par le TAP, dans l’amélioration des aspects sensoriels en particulier ni dans les difficultés comportementales et affectives qui peuvent survenir en conséquence du TAP.

Eventuellement, le fait d’accompagner l’enfant dans l’activité de patouille peut lui permettre de changer certains aspects comportementaux et familiaux par rapport au fait d’accepter de se salir et de dédramatiser ces aspects. Il n’y a pas véritablement de preuve que cette pratique permette aux enfants présentant un TAP de développer l’acceptation d’aliments nouveaux ou de textures-saveurs nouvelles.

Plus que jamais sur ces aspects, il faudrait plutôt chercher à utiliser des outils qui visent l’amélioration de la fonction dans l’activité du repas. Pour que la fonction s’améliore, il faut travailler la fonction. 

Donc :

  • Si l’enfant présente un TAP avec des problématiques oro-motrices, il faudra utiliser une approche motrice de la problématique (exemple d’outils : approche TalkTools)
  • Si l’enfant présente un TAP avec des problématiques sensorielles, il faudra utiliser une approche par habituation progressive (exemple d’outil : approche SOS Feeding)
  • Si l’enfant présente un TAP avec des problématiques comportementales, il faudra utiliser une approche comportementale (exemple d’outil : approche ABA)

Toutes ces approches (liste non exhaustive) peuvent se combiner, se cumuler en fonction du profil de l’enfant et seront à déterminer par le/les thérapeute(s) qui gravite(nt) autour de l’enfant.

Any question guys ?????

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