Une puéricultrice (ou un puériculteur) est en réalité une Infirmière
Puéricultrice. Profession souvent méconnue, souvent confondue, du grand public et
des professionnels de santé avec lesquels elle collabore.
Les IPDE ou Infirmières Puéricultrices Diplômée d’Etat sont des infirmiers et
infirmières (3 années d’études post-baccalauréat), qui ont suivi une formation
supplémentaire de douze mois, concernant le développement tant psychomoteur
qu’affectif de l’enfant (de sa naissance à ses 18 ans), les principales pathologies
pédiatriques, la naissance, la prématurité, la nutrition (allaitement maternel,
diversification…), les modes d’accueil, la protection de l’enfance, etc.
Cette spécialisation (également ouverte aux-sages-femmes) affine nos
compétences techniques spécifiques de soins, d’observation et d’accompagnement
à la parentalité.
Au terme de ces 4 années d’études et de ces 2 diplômes d’État, les puéricultrices
possèdent les compétences suivantes :
– Évaluer l’état de santé et le développement des enfants et des adolescents
– Concevoir et conduire un projet de soins et d’éducation adapté à l’enfant
– Mettre en œuvre des soins adaptés à l’enfant présentant des altérations de
l’état de santé
– Accompagner et soutenir les familles dans le processus de parentalité
– Concevoir et mettre en œuvre des activités de promotion de la santé de
l’enfant et de protection de l’enfant
– Organiser et coordonner les soins et les activités de développement et d’éveil
pour des enfants et des adolescents
– Gérer les ressources d’un service ou d’un établissement d’accueil d’enfants
– Rechercher, traiter et produire des données professionnelles et scientifiques
Notons également que, conformément à l’Article R4311-13 du Code de la Santé
Publique, « les actes concernant les enfants de la naissance à l’adolescence, et en
particulier ceux ci-dessous énumérés, sont dispensés en priorité par une infirmière
titulaire du diplôme d’Etat de puéricultrice et l’infirmier en cours de formation
préparant à ce diplôme :
1) Suivi de l’enfant dans son développement et son milieu de vie ;
2) Surveillance du régime alimentaire du nourrisson ;
3) Prévention et dépistage précoce des inadaptations et des handicaps ;
4) Soins du nouveau-né en réanimation ;
5) Installation, surveillance et sortie du nouveau-né placé en incubateur ou sous
photothérapie. »
Vous pourrez donc rencontrer les IPDE en services hospitaliers de pédiatrie
(réanimation, néonatologie, médecine et chirurgie pédiatriques, consultations et
hôpital de jour, urgences, pédopsychiatrie…), mais également en maternité, en PMI
(Protection Maternelle et Infantile), en établissements d’accueil du jeune enfant, ou
encore en établissement scolaire, en pouponnière et MECS (Maison d’Enfants à
Caractère Social), en CAMSP (Centre d’Action Médico-Sociale Précoce), ainsi qu’en
libéral ou auto-entreprenariat d’accompagnement parental.
Cependant, à l’heure actuelle il est impossible pour une infirmière puéricultrice
libérale d’exercer de façon conventionnée des actes relevant du suivi de l’enfant, de
la prévention et de l’accompagnement à la parentalité, ce qui répondrait pourtant à
nombre des besoins relevés par le rapport de la commission des 1000 premiers jours
de l’enfant.
L’enfant n’est pas un adulte miniature, ses soins sont spécifiques et nécessitent
connaissances, compétences et expertise. Pourtant, les soins infirmiers
pédiatriques, qu’ils soient hospitaliers ou en ville, peuvent actuellement être
pratiqués par tout infirmier, sans aucune notion pédiatrique. En effet, depuis 2009, le
cursus de formation en soins infirmiers ne contient plus aucun apport obligatoire en
pédiatrie, développement de l’enfant ou parentalité : la spécialisation de puéricultrice
devient donc fondamentale pour prendre en soin des enfants, en institution de soin
ou médico-sociale, comme en libéral.
Des entretiens ou consultations de puéricultrices, quel que soit le lieu d’exercice,
et une reconnaissance dans le système de soin français (nomenclature, prise en
charge par la Sécurité Sociale, etc.) des actes spécifiques de l’infirmière puéricultrice
pourrait permettre le désengorgement des cabinets de pédiatries et/ou des urgences
pédiatriques : suivi de poids, accompagnement des parents sur l’allaitement et
l’alimentation, le sommeil de l’enfant. Mais aussi des actes plus techniques comme
la réalisation de bilans sanguin, perfusion d’antibiotiques réalisable à la maison par
exemple.
Cela aiderait également les familles dans les déserts médicaux qui ont peu accès
aux PMI et être réorientés en cas de nécessité vers le professionnel médical ou
paramédical adapté.
Quel que soit son lieu d’exercice, l’IPDE coordonne les soins de l’enfant, dans un
travail en collaboration pluri-professionnelle, pour une prise en soin optimale et
holistique. Il ou elle promeut la santé de l’enfant, garantit son développement et
son éveil, favorise son autonomie et sa socialisation, en tenant compte de son
environnement familial et social. L’infirmière puéricultrice place donc l’enfant et sa
famille au centre de sa pratique, instaure un partenariat de soins individualisés
entre l’enfant, ses parents et l’équipe soignante ou éducative.
Il existe actuellement 23 000 puéricultrices diplômées d’état et pourtant dans le
rapport de la commission des 1000 premiers jour de l’enfant : aucune puéricultrice
parmi les 30 experts. Elles ont également été évincées du projet de loi du dépistage
de la dépression du post-partum. Il n’existe pas non plus de cotation de leurs
consultations pour accompagner les familles. Enfin la masterisation du diplôme est
en attente depuis 15 ans… Sans cesse repoussée.
Il existe actuellement 23 000 puéricultrices diplômées d’état qualifiées mais
évincées.
Le collectif JSIP (Je Suis Infirmière Puéricultrice) a pour objectif d’exposer au plus
grand nombre le cursus formatif et les compétences des puéricultrices.
Vous pouvez suivre le collectif sur @jesuisinfirmierepuericultrice et leur apporter votre soutien sur les réseaux sociaux en leur donnant de la visibilité !
Cette cause est importante ! Pour tous les parents, pour tous les enfants !
Merci infiniment à Maud, infirmière puéricultrice DE qui a rédigé cet article (@maud_ul).